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Micronations et IA : L'alliance attendue.

Si certaines micronations s’implantent physiquement sur un lopin de terre ou un bâtiment isolé, la majorité d’entre elles vivent essentiellement en ligne. Et dans ce monde virtuel, l’intelligence artificielle devient un allié de choix.




L’IA, nouvel ambassadeur numérique

Le développement fulgurant de l’IA générative a profondément transformé la manière dont les micronations communiquent. Que ce soit pour créer des drapeaux, inventer des blasons, rédiger des discours présidentiels ou simuler des paysages fictifs, l’IA rend tout plus rapide, plus accessible, et souvent plus convaincant. Elle agit comme un véritable ministère de la communication automatisé, capable de produire à la chaîne du contenu cohérent et esthétique. Attention toutefois à ceux qui en abusent, au risque de lasser les destinataires de leurs communications, car comme le dit le viel adage: " Trop de communication, tue la communication".


Un prolongement logique, mais pas révolutionnaire

En réalité, l’usage de l’IA s’inscrit dans la continuité d’une démarche déjà bien ancrée chez les fondateurs de micronations : bricoler une identité visuelle avec les moyens du bord. Là où certains passaient des heures sur Photoshop ou même sur Paint, l’IA permet aujourd’hui de générer en quelques secondes des visuels crédibles : cartes diplomatiques, portraits officiels, scènes de vie nationale idéalisées. L’illusion gagne en qualité, mais le principe reste le même : créer un monde qui n’existe que dans l’imaginaire, mais le rendre tangible par l’image. L'IA tient ainsi bien des promesses mais reste cependant perceptible pour celles et ceux qui ne valident que l'authentique. Si utiliser l'IA comme un outil pour parfaire un visuel semble acquis, son utilisation pour créer des fake news reste toutefois très surveillée.


Quand l’IA devient une contrainte plutôt qu’un atout

Cependant, l’adoption de l’IA n’est pas sans coût, et certaines expériences soulignent ses limites. Des chaînes comme CRBS, du Neugraviat de Saint-Castin, ou RTAM, de la Principauté d’Aigues-Mortes, ont investi dans des solutions IA avancées pour produire des journaux télévisés avec des présentateurs artificiels. Si le rendu est impressionnant, l’abonnement à ces logiciels représente un investissement important, souvent inaccessible aux micronations les plus modestes.


De plus, ces chaînes peinent parfois à fidéliser leur audience. La RTAM, par exemple, a récemment annoncé vouloir revenir à un format plus traditionnel, avec un présentateur humain, après avoir constaté une baisse de son audimat suite à l’introduction de la présentatrice IA "Rolande Pipeau". Ce retour en arrière met en lumière une réalité : la technologie ne remplace pas toujours le lien humain, même dans un univers fictif.


En parallèle, des formats plus simples et plus personnels comme les podcasts Micro-Improvement de Stevie Luke (Commonwealth of Dracul) ou Radio Molossia rencontrent un succès croissant. Moins coûteux, plus humains, ces formats audio séduisent davantage et enregistrent des taux d’écoute supérieurs à ceux des programmes vidéo IA de la RTAM ou de CRBS, pourtant destinés au même public.


Imaginaire augmenté ou identité artificielle ?

L’IA permet donc aux micronations de franchir une nouvelle étape dans la mise en scène de leur souveraineté. Mais elle pose aussi une question de fond : jusqu’où aller dans la simulation ? Le succès de formats simples et humains rappelle que l’engagement du public repose peut-être moins sur le réalisme technique que sur la sincérité du récit.





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