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Est-ce que les crypto-monnaies sont un outil fiable pour les micronations ?

Dernière mise à jour : 28 oct. 2022

Comme le Liberland l'a fait avec le bitcoin lors de sa création, plusieurs micronations étudients la création, la reconnaissance et l'utilisation de crypto-monnaies. Nous nous sommes intéressés à cet outil financier pour tenter d'en évaluer la compatibilité avec les micronations.




Aujourd'hui, plusieurs micronations seraient tentées de suivre l'exemple du Liberland, une micronation pourtant mise au banc de la communauté micronationale pour des faits discutables, comme celui de proposer la vente de passeports aux migrants en recherche de terre d'asile.


En novembre 2021, la Fondation d’aide du Liberland, a remis à l'hôpital national salvadorien pour enfants Benjamin Bloom un don de plus d’un bitcoin (équivalent à 27 203€ / 29 157US$).

Sous ce geste caritatif et de grande générosité, le Liberland exposait ici sa richesse financière au moment et dans le pays opportun. En effet, c'était à l'occasion du sommet Lightning Adopting Bitcoin qui a eu lieu à l'époque au Salvador.



Le Président Vit Jedlička du Liberland

Le Président Vít Jedlička et sa délégation s’y étaient rendus en présentant leurs passeports du Liberland qui furent tamponnés par les officiers du Salvador lors de leur passage à la frontière du pays.

Selon Joey Langenbrunner, un des délégues du Liberland à ce sommet, un pays souverain tel que le leur rencontre des difficultés pour l'ouverture d’un compte bancaire officiel. Avec l’adoption du bitcoin, cette difficulté a été contournée, permettant au Liberland d’acquérir la plus grande partie de son trésor.

Le but de l'opération étant d'accueillir un maximum de Bitcoiners au sein du Liberland en vue de devenir une cyber-puissance monnaitère. C'est ce que l'on peut envisager en lisant la conclusion de l'article de nos confrères de Cointribune, nous les citons :

" L’adoption du bitcoin (BTC) a permis à la République libre de Liberland de réaliser divers projets et d’arriver là où elle en est aujourd’hui. Les bitcoiners ont besoin d’un état qu’ils peuvent considérer comme leur maison. La demande sur le marché est assez importante. Par conséquent, la propriété d’un territoire devient une assurance contre les forces extérieures. Liberland rêve de construire des villes alexandrines pour les bitcoiners. "


Le hic dans cette histoire, c'est qu'une micronation n'est pas un état à proprement parlé. Le virtuel a ses limites et l'argent n'aime pas le hasard. C'est bien pour cela que les banquiers restent toujours bien plus riches que les joueurs de Poker. Comme nous le rappelle l'histoire des 3 petits cochons, la maison de paille est la première a être totalement soufflée par le loup bien qu'elle ait été la plus rapide à construire.


Est-il donc bien sage pour les autres micronations d'investir à leur tour dans les crypto-monnaies et de bâtir leur fortune sur cette source de revenu ?


Son Altesse Sérénissime le Prince Jean-Pierre IV d'Aigues-Mortes, fondateur du flamant, la seule monnaie micronationale au monde à avoir un cours légal.

Le Prince Jean-Pierre IV d'Aigues-Mortes est cadre supérieur dans une des principales banques françaises, nous lui avons posé cette question et voici son analyse:


" Les crypto-monnaies ont été prévues à l'origine pour être des monnaies décentralisées et non-règlementées par les banques et tout leur arsenal juridique. Au début de leur création et notamment dans les dictatures, il y avait l'intention de déjouer les systèmes de surveillance pour réaliser certaines transactions discutables et nécessitant la plus grande discrétion.


L'idée au départ était donc d'obtenir une liberté de transaction absolue. Ce qui sous-entend bien entendu, le blanchiment d'argent, la fraude fiscale et la corruption. Il est alors apparu évident pour les états que les cryptomonnaies favorisaient la circulation de "l'argent sale". Une micronation s'engageant dans cette voie sera donc vue comme une possible organisation de blanchiment par les états. "


" Un rapport de la Federal Trade Commission (USA) a évalué à 1 milliard de dollars les pertes suite à des malversations."

Mais cela n'est qu'un premier point pour le Monarque Aigues-Mortais qui explique encore:


" Les transactions se font via la technologie Block chain , c'est une technologie extrêmement complexe mais pas totalment sûre puisqu'on note un nombre accru de falsifications de cryptomonnaies de nos jours. En 2021, Un rapport de la Federal Trade Commission (USA) a évalué à 1 milliard de dollars les pertes suite à des malversations. Pour une micronation il est donc pratiquement impossible de disposer des connaissances et outils techniques pour mettre en place sa cryptomonnaie tout en ayant aucune garantie qu'elle ne serait pas utilisée pour des détournements de fonds."



Il termine enfin avec un dernier point non négligeable:


" L'empreinte carbone des cryptomonnaies est une catastrophe environnementale la technologie "bloc-chain" qui est extrêmement gourmande en énergie. Si l'on fait la somme de toute l'énergie mondiale consommée par les cryptomonnaies en 2022, cette somme équivaut au 26ème rang du pays le plus consommateur en électricité au monde. Pour mieux illustrer cela, si je prends l'exemple du bitcoin, cette cryptomonnaie a une consommation en électricité équivalente à celle de la Suède ou de l'Argentine. Pour certaines micronations qui agissent dans la lutte du réchauffement climatique, utiliser une cryptomonnaie serait d'une grande absurdité".


Avec cette analyse plus détaillée, le développement économique d'une micronation pour une cryptomonnaie semble être une pure utopie, mais surtout un risque et une contribution néfaste pour l'environnement. Le but premier d'une micronation n'est-il pas d'imaginer un monde ou une société meilleure ?




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